Comment définirais-tu ta vision de l'architecture contemporaine ?
L’architecture contemporaine a changé de paradigme. Elle s’exprime probablement davantage dans son essence que dans sa forme, contrairement à l’architecture moderne, qui obéit à un vocabulaire défini par des récurrences techniques et esthétiques inhérentes au progrès technique du début du siècle.
L’architecture contemporaine se définit par les enjeux énergétiques, devenus un préalable essentiel face à la multiplicité des constructions nécessaires pour répondre à la croissance démographique mondiale.
Cependant, bien que cela induise certains partis pris, le champ d’application de ces partis pris peut s’inscrire à la fois dans un langage moderniste, tout en respectant les lois immuables des proportions classiques, telles que les proportions doriques.
Elle doit également rendre hommage à son site.
Dès lors, l’architecture contemporaine réside dans une équation quasi-gaussienne alliant le respect des ressources liées à la mise en œuvre du projet et de son exploitation, l’élégance tendue héritée des modernistes, et des justes proportions héritées de la Grèce antique, tout en s’inscrivant dans le respect topographique, culturel et historique du site qui accueille le projet contemporain.
Quels architectes ou mouvements t'inspirent ?
Les inspirations en architecture sont aussi nombreuses que les époques qui
constituent cet art majeur. Je pense qu’il est difficile de réduire son inspiration à une période ou à un mouvement s’inscrivant dans une temporalité courte. Cependant, si nous devions citer quelques-uns des architectes les plus importants, je mentionnerais Le Vau, Viollet-le-Duc, Mansart, Frank Lloyd Wright, Mies van der Rohe, Glenn Murcutt, Herzog & de Meuron et Shigeru Ban. Ces architectes représentent, pour moi, l’excellence de leurs époques respectives.
Mais le plus important est Jean Prouvé. Son approche est à la fois la plus dynamique et la plus généreuse.